Finance islamique, 3 700 milliards $ à l’horizon 2024 : une opportunité pour le « PNDES » de la Guinée horizon 2040

La finance participative dite islamique est un atout de mobilisation de ressources pour la vision d’une Guinée émergente et prospère à l’horizon 2040. Cette vision doit prendre en compte
l’opportunité qu’offre la finance islamique pour renforcer et appuyer son « Plan national de développement économique et social » (PNDES) afin d’accéder aux marchés internationaux
alternatifs dont le mode de fonctionnement repose sur la justice, l’équité et la transparence.

Ces principes sont les valeurs de la finance islamique, qui constitue également une opportunité de croissance et de mobilisation de capitaux au bénéfice de la Guinée, d’autant qu’il devient de plus en plus difficile d’accéder aux marchés financiers classiques.

Les actifs de la finance islamique devraient atteindre 3700 milliards $ d’ici 2024, selon une estimation de la SIDSP, filiale de la Banque Islamique de Développement (BID). Depuis quelques décennies maintenant, le marché financier islamique connait une croissance galopante à travers le monde. En effet, la valeur globale des transactions gouvernées par ce régime de la finance islamique serait de 2 875 milliards $ depuis quelques années dont 69% sont condensés dans le secteur d’établissement de crédit.
En outre, les modes de la finance islamique absorbent plus de 16% du total des actifs. Il faut signaler qu’existe une opportunité de croissance en matière de fonds d’investissement islamique dit Soukouk (les emprunts obligataires). Son volume global dépasse 140 milliards $ par an.
Toutefois, l’Afrique est une région dans laquelle la finance islamique pourrait et, en fait, devrait prospérer. En effet, le continent compte une population musulmane d’environ 636 millions, soit
près de 53% des Africains », selon l’analyse de https://www.whitecase.com.
Rappelons les quatre piliers stratégiques du PNDES :

(i) promotion d’une bonne gouvernance au service du développement durable ;

(ii) transformation économique durable et inclusive ;
(iii) développement inclusif du capital humain ;

(iv) gestion durable du capital naturel.

Partant de ces piliers stratégiques, la Guinée pourrait davantage mobiliser des fonds dans le cadre de la construction de ses infrastructures publiques, toutes catégories confondues. Quand l’État aura envisagé l’émission des Sukuk, il pourrait mobiliser des fonds auprès des établissements de crédits islamiques au niveau régional et international.
Notre pays peut se faire une place de choix et attractive dans le secteur de la finance islamique dans la zone d’Afrique de l’Ouest, vu ses valeureuses relations historiques avec les pays du
Moyen-Orient, du Maghreb-Arabe et de l’Asie.
Nous pouvons exploiter les avantages de la finance islamique pour le développement de ce marché efficace et efficient du Sukuk. Cependant, la Guinée ne doit pas tarder longtemps pour développer et règlementer l’industrie financière islamique pour élargir la suscription à d’autres
partenaires de son marché des emprunts obligataires. Il faudra penser aux emprunts obligataires islamiques comme les pays voisins. Nous pouvons alors profiter de nos relations privilégiées avec les pays du Golf afin de renforcer notre coopération d’affaire pour attirer les fonds des
pays arabes et islamiques pour la promotion de la transformation de nos produits nationaux et la construction des infrastructures publiques, comme les routes, les barrages, l’agriculture et
dans les domaines de la santé et l’éduction. Cette stratégie ne fera qu’augmenter les chances de la Guinée de surpasser ses partenaires classiques pour la promotion des stratégies du
programme PNDES, atout pour sa promotion et sa valorisation à l’horizon 2040.
L’État guinéen devrait envisager le lancement des Sukuk souverains pour mobiliser plus de fonds pour le développement des infrastructures et des industries de qualité avec des coûts
raisonnables, moins de risques et très attractifs pour aller au-delà de nos bailleurs de fonds traditionnels. Les Sukuk sont aussi à même de contribuer à accroitre la stabilité financière de notre pays ainsi que l’amélioration du PIB et la croissance des indicateurs macroéconomiques du pays dans une dynamique d’émergence socioéconomique plus large, une croissance forte et profitable pour le pays.

MANSARE Ibrahim
Spécialiste de la Finance Islamique
Secrétaire Général Adjoint de l’Association Guinéenne pour la promotion de la Finance Islamique en Guinée (AGFI)
Courriel : ibramansaren@gmail.com

Source: https://kibaro224.com/finance-islamique-3-700-milliards-a-lhorizon-2024-une-opportunite-pour-le-pndes-de-la-guinee-horizon-2040/